(Chronique extraite du site très documenté sur l’histoire de la Corse : https://cronicadiacorsica.pagesperso-orange.fr/ )
SAMPIERU CORSU
(Santu Petru di Bastergà):
(1498-1567)
Né dans
la piève de Cavru,
à Bastergà,
au hameau de Dominicacci.
En 1514, il s'engage dans l’armée de Jean
de Medicis, dit Jean des Bandes Noires.
En 1522, il est sous les ordres d'Odet de
Foix, vicomte de Lautrec. Il rejoint l'armée française de
François 1er, au camp de Cassano,
près de Milan.
En 1524, ses compagnies défendent la Provence
contre les troupes impériales de Charles Quint (pour la première
fois, en France, un document officiel mentionne une Compagnie de gens de guerre à pied de la nation corse au
service du Roi). En 1524,
ses compagnies sont à Milan, avec François 1er,
et les Bandes Noires de Jean de Medicis.
Il combat aux côtés de Pierre Terrail, Chevalier de Bayard.
En 1525, il combat à Pavie pour François
1er.
En 1526, il est à Fossano.
En 1528, 500 volontaires corses sont en Calabre,
dans ses compagnies. Après l'échec du siège de Naples, il entre
au service du pape Clément VII.
En 1533, il est au service du cardinal Hippolyte
de Medicis. A la mort de ce dernier, il entre
alors au service du cardinal Jean du Bellay, qui le recommande à
son frère Martin, lieutenant général du Roi de France
François 1er. Il défend, avec l'armée française du comte de
la Roche du Maine, la place forte de Fossano, près de Cuneo,
en Italie.
En 1536, il propose à Jean du Bellay
d'assassiner Charles Quint, proposition que François 1er,
informé, refuse. La même année, il fait lever le siège de Fossano,
dans le Piémont, puis il est à Marseille et en Provence,
à la tête d'une bande italo corse, où il combat les armées de Charles
Quint.
En 1537, il fait partie de la maison militaire
du duc d'Orléans, héritier de la couronne de France.
En 1541, il reçoit l'ordre de François 1er
de rejoindre l'armée du Roussillon.
En 1542, au siège de Perpignan, il
se signale par une action si peu commune qu'il est autorisé par François
1er à porter la fleur de lys dans ses armes.
Il participe ensuite au siège de Cuneo où il est blessé à la gorge.
En 1543,
avec ses capitaines corses, Bernardinu
d’Ornanu, Terramu
di Bastergà, Filippu
Corsu et Salvadore
di Livia, il est Landrecies, dans la Sambre
avec les troupes du Roi de France.
En 1544, il participe à la bataille de Cerisoles, sous le commandement du maréchal Paul
de Thermes, et à celle de Vitry en Perthois.
En 1545, il écrit à l'Ufficio di San Giorgio, pour lui annoncer son
mariage. Il épouse Vanina (Ghjuvanina,
quinze ans), unique fille du seigneur corse Francescu
Maria d’Ornanu.
En 1547, il est au service du Roi de
France Henri II, qui le nomme colonel de l'infanterie corse, suivant
une ordonnance rédigée par François 1er. Il écrit à l'Ufficio di San Giorgio, au sujet de la situation
de Bastergà
par rapport à Aiacciu.
Les habitants de Lucques lui réclament, en vain, 2000 écus qu’il
a promis de leur prêter. Il sollicite auprès du pape Paul III,
l'emploi de général des armées pontificales. Ce poste lui étant refusé, il
rentre en Corse. Dès son arrivée à Bastia,
il est arrêté sous le prétexte d'avoir fomenté une révolte en Corse
pour le compte du Génois Cesare da Campofregoso
(lequel est décédé en 1541!),
ennemi des Adorni. Il est incarcéré
dans la citadelle de Bastia.
L'intervention de son beau-père, Francescu
Maria d’Ornanu, auprès du Roi de France
Henri II, le fera libérer, malgré les réticences de l'Ufficio di San Giorgio. Il retourne alors en France.
En 1548,Gênes nomme Geronimo
Roisecco comme étant son mandataire
permanent.
En 1551, avec trois de ses capitaines, Antoniu Padovano,
Salvadore di Livia et Bernardinu d’Ornanu,
il est à la défense de Parme, contre les troupes du pape Jules
III.
En 1553, il est au siège de Ceva,
dans le Piémont, sous les ordres du maréchal de Brissac et
de Blaise de Monluc. Il écrit à la République de Gênes
une lettre, dans laquelle il se qualifie de fidèle
vassal et serviteur de la République. Quelques mois plus tard,
il est aux côtés des Français qui débarquent en Corse
pour en chasser les Génois. Lors du siège de Bastia, il essaie d'éviter l'effusion de
sang entre Corses pro Français et pro-Génois.
Il s’empare de Corti, puis
s’attaque à Calvi. Ensuite, il
est à Aiacciu,
où ses partisans malmènent durement les ressortissants génois. La ville est
saccagée et pillée. A Gênes, sa tête est mise à prix pour cinq
mille écus.
En 1554, il est chargé de préparer les défenses
de Bunifaziu
et Aiacciu,
pour résister aux attaques des Génois d’Andrea Doria.
A Bastergà,
il tue son neveu Terramu di
Bastelica. (meurtre ou accident ?). Les Génois
vainqueurs, les chefs corses se rendent à Corti,
pour rencontrer le maréchal de Termes, le commandant des forces
françaises, et lui demander de continuer la guerre contre les Génois.
Ils le prennent pour chef. Le maréchal français accepte et lui donne 800
soldats italiens de la garnison d'Aiacciu. Les chefs corses enrôlent
pour leur part 4000 hommes. A Lagu Benedettu, à
quatre kilomètres de U Viscuvatu,
une première bataille a lieu, elle lui est favorable. Les Génois
y laissent 150 tués. Puis, avec 1500 Corses, 700 Gascons
et 150 cavaliers il décide de barrer la route de Corti
aux Génois. Ces derniers refusant le combat devant ses troupes,
font route, par Petralba,
sur la Bocca di Tenda,
pour rejoindre le Nebbiu.
Ils seront rattrapés par les Corses à l'église de Santa Maria di Petralba.
La défaite des Génois est totale: 200 tués, 700 prisonniers. Il
décide alors de reprendre San Fiurenzu. Il profite du passage dans le
golfe du Nebbiu
de quinze galères françaises pour emprunter leurs canons, afin d'abattre les
murs de la ville. Mais, faute de temps, il n'arrive pas à ses fins et renonce.
A la suite d'un incident qui l'oppose au maréchal de Termes, il
est emprisonné et est embarqué pour la Provence.
Il est
libéré, en 1555, à la demande de Catherine
de Médicis. Il écrit au Roi de France Henri II, auquel il
assure que, lui vivant, les Génois ne posséderont jamais la Corse
en paix. Il débarque à Aiacciu.
Il parcourt le Nebbiu,
la Balagna
et la Casinca
pour rassembler tous les Corses qui le désirent, et il en devient
le chef, le rassembleur, U Padre della Patria. Il
est en Balagna.
Il tente un coup de main sur la garnison de Calvi,
du côté de l'église de Santa Maria,
(ou du monastère en ruines de San Francescu), mais il échoue et y perd
cinquante hommes.
En 1556, il assiste à la Cunsultà tenue par Giordano
Orsini avant son départ pour la France. Il commande alors
toute l'infanterie corse sur l’Ile.
En 1557, écarté du pouvoir, il règle à U Viscuvatu une Vindettà entre
les familles Ceccaldi et Biaggi.
Puis il préside une Cunsultà
tenue à U Viscuvatu,
à laquelle la plupart des représentants corses participent, et où Giordano
Orsini annonce le rattachement imminent de la Corse à la France.
En désaccord avec Giordano Orsini, il se retire à Aiacciu,
puis en France, à Marseille. Il rentre en Corse
(à Santa Maria Siché)
d'où il repart, presque immédiatement, pour Marseille.
En 1558, il prend part à la prise de Calais
aux Anglais par François de Guise.
En 1560, il est en Provence (à Aix,
où il est nommé gouverneur, puis à Marseille), appelé par le Comte
de Tende, Claude de Savoie.
En 1561, malgré le Traité de Cateau
Cambrésis, il désire libérer la Corse des Génois.
Ses partisans, sur l'Ile, sont Raffaellu
de Gentile, Ghjacumu della Casabianca, Leonardu di Corti et Marcu di Ambiegna. Après avoir
contacté, en vain, Catherine de Médicis, il écrit à Cosme 1er
de Médicis, le Duc de Toscane, par l'intermédiaire du piévan de Calvi,
Ghjuvan Francescu
Cernucoli, pour lui demander de l'aide. La
réponse du Duc de Toscane est évasive et très prudente. Il ne
veut se mettre à dos ni Gênes, ni l’Espagne. Entre
temps, le Roi de France Charles IX lui fait don d'une maison à Marseille,
en récompense des services rendus à la France. Il écrit une fois
de plus à Catherine de Médicis au sujet de la Corse,
pour lui demander son appui auprès du Roi. Cette dernière lui
accorde 3000 écus. Il lui écrit à nouveau pour se plaindre du comportement des Génois
en Corse. Il lui dévoile son intention de s'adresser aux Turcs
(et au Bey d'Alger) pour les chasser de l’Ile.
En 1562, elle lui donne 2000 livres pour aller
rencontrer le Grand Turc à Alger. Il est chargé par
le Roi de France Charles IX d'une ambassade extraordinaire en Turquie.
Il fait son testament à un notaire marseillais, Maître Champorcin, dans lequel il lègue tous ses biens à
sa femme Vanina. Il reçoit 1000 livres supplémentaires pour son
voyage. Il s'embarque pour Alger sur le navire qui reconduit
l’ambassadeur du Dey, Giaffar
Aga, venu en cour à Paris. Il laisse sa femme Vanina
et son fils Anton Francescu à Marseille,
sous la protection du prêtre percepteur Michele Angelo Ombrone. Il arrive à Alger, avec
Antoniu et Parigi di San Fiurenzu, Petru
Ghjuvanni di Calvi et Simone Ambrosi.
Il y est reçu par le
Dey d'Alger. Il renvoie à Marseille Antoniu
di San Fiurenzu, pour empêcher sa femme Vanina
de s’enfuir à Gênes, après avoir vendu tous ses biens. Il fait
libérer Bartolomeu di Vivariu, prisonnier des pirates turcs. Puis, il
quitte Alger pour Constantinople, en compagnie d'Occhiali, le pirate turc. Il arrive à Constantinople,
où il attend que le Grand Turc, Soliman II le Magnifique,
le reçoive. Le résident de France auprès de ce dernier, Antoine
de Petremol, chez lequel il s'est installé,
et Monsieur de Boitaille, le chargé d'affaires de Catherine
de Médicis à Venise, essaient, en vain, de l’empêcher de
rencontrer le Grand Turc. Il est même victime d’un attentat (à
l’arquebuse) fomenté par les Génois dans le jardin de
l’ambassade. Il est tout de même reçu par Soliman II le Magnifique.
En 1563, la plupart des résistants corses sont
amnistiés par Gênes, sauf lui et quelques autres. Il demande à Antoniu di San Fiurenzu
de ramener sa femme Vanina d’Ornanu d’Antibes,
où elle s’est réfugiée, à Marseille, où il fait emprisonner le
précepteur de ses enfants, le prêtre Ombrone. Puis, il prend
congé de Soliman II le Magnifique, sans avoir obtenu l’aide
souhaitée par le Roi de France. Sur la galère de Kara Bey,
il quitte Constantinople pour Marseille. L’attentat
politique ayant échoué, Gênes lui intente un procès de
lèse-majesté. La République met sous séquestre tous ses biens en Corse.
Il est de retour à Marseille, où, la soupçonnant de trahison au
profit des Génois, il tue sa femme en l'étranglant (ou la
poignardant ?). Toujours protégé par Catherine de Médicis,
il n’est pas poursuivi par la justice française. Il entame des discussions pour
obtenir de l’aide afin de reprendre la Corse aux Génois.
Il écrit à Catherine de Médicis, au Duc de Florence,
au Duc de Parme, au Nonce Apostolique, au Turc
Soliman II le Magnifique, au Roi de Navarre... Seule, Catherine
de Médicis, lui apporte une aide financière. Une vingtaine de milliers
de livres, une galère royale et 200 arquebuses sont mises à sa disposition. Sa
tête est à nouveau mise à prix (3000 lires) par Gênes.
En 1564, il envoie un navire français chargé de
sel sur l’Ile. Quelques jours après son arrivée, le navire, son équipage, le
chargement et toute la correspondance destinée à ses alliés, tombent entre les
mains des Génois. En Juin,
il quitte Marseille pour la Corse; quelques Caporali sont
avec lui. A l'aide d'une assistance matérielle fournie par Catherine de
Médicis, il débarque dans le golfe du Valincu avec une quinzaine de Corses
et une soixantaine de mercenaires provençaux. Il se rend à Ulmetu, puis vers le fort d’Istria
qu'il prend sans coup férir. De là, il écrit plusieurs lettres: à son ami Thomas
Lenche, au Comte de Pontévès
Carcès, à la Comtesse Scipione Fieschi,
à Cosme de Médicis... Il demande leur appui à Fredericu
et Ercole d’Istria.
Il écrit également au Roi de France Charles IX, à sa mère Catherine
de Médicis, au Roi d'Espagne Philippe II, à l'Empereur
Germanique Ferdinand 1er, au pape Pie IV, et à
tous les princes des Etats italiens: Doge de Venise,
Duc de Florence, Duc de Parme et Duc de
Mantoue. Puis, il s'adresse aux Caporali du Diquà et aux populations du Niolu. Il lance un Chjama a la Guerra. C'est le début
de la Rivolta corsa di Sampieru
Corsu. Après avoir fait le plein de vivres à Campulori,
avec du bétail pris aux Génois d’Aiacciu, il quitte la place d’Istria, et
part vers Ciamanaccia,
avec tous les Corses qui le reconnaissent comme chef. Sa tête est
encore une fois mise à prix par les Génois: 4000 écus vivant,
2000 mort. Puis, avec ses troupes, il est à Venacu, où l'affrontement avec les Génois
n'a pas lieu. Il fait le siège de A Venzulà. Le village tombe, il fait route sur
U Viscuvatu,
abandonné par les Génois, où il s'installe. Il tente d’amener les
habitants du village à sa cause. Il poursuit les Génois jusqu'à Ponte à A’Leccia
et leur inflige de lourdes pertes: 300 l'armée génoise est pratiquement
anéantie. Les troupes corses sont à Vicu. Là, il s'adresse au peuple
dans un discours contre les Génois. Puis, il décide de prendre Porti Vechju. Le
village, que son commissaire génois a abandonné, capitule. Il maîtrise
désormais toute l'Ile, hormis le Capicorsu et les garnisons génoises.
A Livia, il tient une réunion
populaire, puis il rentre dans l'Istria. Il est à Aiacciu, où un accrochage a lieu
avec les Génois de Raffaello
Giustiniani et Alessandro Spinola.
Il y est battu. Dès qu'il apprend que l'armée de Stefano Doria
est à U Viscuvatu,
il s'installe, avec 8000 hommes, à Penta di Casinca. De La
Porta d’Ampugnani, il écrit à Cosme
de Médicis et à son fils, que les Corses préféreraient
être gouvernés par son Illustrissime
Excellence plutôt que par tout autre prince de la Chrétienté.
Il commence à essuyer quelques revers, de la part des Génois de Stefano
Doria. Après avoir reçu de Cosme de Médicis quelques
munitions, il marche sur Corti
et encercle la ville. La garnison cortenaise se rend. Il se dirige alors vers
le fort d’Istria.
Quelques Caporali
l’abandonnent pour rejoindre les Génois. Il est à Santa Maria Siché
quand l’affrontement avec les Génois a lieu. Il y est battu et
blessé, le château d’Istria
tombe aux mains des Génois.
En 1565, il essaie de s'emparer de Sarté, mais
les Génois le repoussent. Il fait alors le siège de la ville.
Pendant ce temps, il reprend son château d’Istria; puis il enlève la tour de A Padulella, et
menace Bastia, où se trouve le
gouverneur génois Stefano Doria. Le commandant génois de la place
de Sarté,
se rend. Le siège est terminé. Il fait massacrer quarante soldats génois et
leur commandant, et Sarté
est détruite. Il écrit une lettre à son fils Alfonsu,
dans laquelle il raconte le massacre de Sarté. Il tient une Cunsultà Generale à Pedicorti:
13 délégués sont nommés pour l’assister. Il envoie un émissaire demander de
l’aide au Roi de France Charles IX. Puis, il est à Moriani.
Avec ses officiers, il décide de dévaster et de brûler toute la Casinca. U Viscuvatu est
donc saccagée par les Corses. Il écrit au Génois Aurelio
da Campofregoso, ami de la France,
pour lui dire que les Corses ont décidé de céder l'Ile
à Cosme de Médicis, le Duc de Florence, et que
celui-ci va intervenir en Corse. Il écrit une nouvelle fois à Catherine
de Médicis, pour l'informer que si elle ne lui envoie pas de l'aide, il
fera appel aux Turcs. Devant le saccage de l’Ile décidé par les Génois,
il réagit et, avec deux cents hommes seulement, il attaque les Génois
à Torre d’Omessa. Il y est
battu. Puis, il essaie, en vain, d’empêcher Stefano Doria de
prendre Corti. Il abandonne sa
poursuite des Génois et renvoie ses six mille volontaires. Il
prend alors connaissance du contenu des réponses de Charles IX,
qui sont négatives. Il décide une nouvelle Cunsultà Generale, où il désigne une nouvelle fois, Anton
Padovanu di U Poghju di Brandu, et Leonardu
di Corti, pour aller demander à la Cour de France des
armes et de l'argent. En attendant le retour des envoyés corses, il demande aux
Nobili Dodeci
de voter un impôt de 30 sous par feu. Malgré l'opposition du Vatican,
les évêques de Corse seront également imposés. Il confirme Antoniu di San Fiurenzu
dans ses fonctions de Maître de Camp. La France,
sur l’intervention de Catherine de Médicis, lui verse une
subvention mensuelle de 5000 écus, pour toute la durée de la guerre de Corse.
A la fin
de 1565, il semble rester maître
de l'Ile, à l'exception de quelques rares places maritimes tenues
par les Génois.
En 1566, il est à Altiani,
entre Corti et Aleria, où
il tient une Cunsultà.
Cinq capitaines d'infanterie sont désignés, et il nomme son fils Alfonsu, 18 ans, de retour en Corse,
colonel et capitaine général de sa cavalerie. Ensuite, il est à Santu Petru di Tenda
puis à Oletta, d'où il harcèle
les Génois basés à San Fiurenzu. Il passe ensuite dans le Dilà, laissant le
commandement du Diquà
à son ami Antoniu di San Fiurenzu. Ses troupes passent le Golu et
s'installent dans le Rustinu.
Il est à Sagone où il aménage
le port et fait construire des fortifications pour tenir toute la vallée du Liamone. Il s'installe ensuite à Vicu. A Bastergà,
il déjoue un complot fomenté par le capitaine génois Gasparino
di Basterga et le commandant des
chevau-légers d'Aiacciu,
Raffaello Giustiniani.
Puis, il est à Santa Maria Siché,
où il recrute quatre nouvelles compagnies. Il laisse l'une d'entre elles dans
la piève d’Ornanu,
sous le commandement de Ghjacumu
di Zicavu, et deux autres, dans la piève de Sarté,
commandées par Pedileve d’Orezza.
Un ecclésiastique de Sarté,
le prêtre Guglielmu, monte une
machination avec les Génois, pour le faire tuer par Ercole d’Istria,
en promettant à celui-ci, le fief de son fils Alfonsu.
Il déjoue le piège, et prend pour otages la femme et les enfants d’Ercole d’Istria;
de plus il envoie ce dernier en France, avec la nouvelle
délégation corse, qui, patronnée par l'amiral de La Garde, doit
se rendre à la Cour de France pour remercier le Roi Charles
IX de son aide. Cette délégation est interceptée par les Génois,
et ses membres sont soit tués, soit prisonniers, soit noyés, soit parviennent à
s’enfuir.
En 1567, il nomme deux généraux dans le Dilà: Fredericu d’Istria et Anton Guglielmu di Bozzi. De Vicu, il met en route vers La Rocca, avec ses nouveaux généraux, son fils Alfonsu, Andrea de Gentile, Vittolu, son écuyer, et quelques soldats. Il compte soumettre les seigneurs de la région. Il traverse Cortichjatu, Gigliu, entre Ocana et Eccica, où il apprend la trahison d'un de ses parents, qu'il fait mettre à mort. Entre Cavru et Eccica Suaredda, avec ses compagnons, trahis par l’écuyer Vittolu, il tombe dans une embuscade tendue par les Génois et des Corses, dont trois cousins de sa femme Vanina, Mighele Angelu, Ghjuvanantone et Ghjuvan Francescu d’Ornanu, au service de Gênes. Il succombe et son cadavre est littéralement dépecé et décapité. Sa tête est portée au gouverneur Francesco Fornari