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Tableau du nombre de sépultures
Les taux de
mortalité :
Taux moyen : 25/1000
Taux brut : 24/1000
Si on compare ces taux
avec ceux qui correspondent à la mortalité naturelle de la période (évaluée
entre 30 à 35 décès pour 1000 habitants) on constate que les chiffres de
BASTELICA sont à un niveau inférieur.
C’est cette relative
« sous mortalité » qui a permis l’augmentation régulière du nombre d’habitants.
Mortalité saisonnière :
L’ensemble de la mortalité obéit au rythme des saisons (Voir tableau)
La mortalité maximum
correspond aux deux premiers mois du printemps (mars/avril) et aux deux
premiers mois de l’automne (septembre/octobre).
Les décès se réduisent
l’hiver, encore plus l’été, avec un minimum pour les mois de juillet/août.
On ne peut bien sur
tirer de conclusion déterminante, ce qui ressort en tout cas, c’est que c’est à
la fin de la saison la plus froide et à la fin de la saison la plus chaude, que
le maximum de décès intervient.
On peut penser que
beaucoup de personnes, surtout parmi les plus jeunes et les plus âgées,
décèdent après un hiver trop rigoureux ou un été trop pénible.
Décès par tranche d’âges :
AGE |
Hommes |
Femmes |
0 à 5 ans |
25% |
12% |
6 à 20 ans |
13% |
8% |
21 à 40 ans |
24% |
11% |
>40 ans |
38% |
59% |
Dans les deux sexes ,
les tranches d’âge s’organisent dans le même ordre :
Majorité
de décès après 40 ans
Tranche
moyenne entre 20 et 40 ans
Forte
mortalité infantile (0 à5 ans)
La tranche la plus faible se situant entre 6 et
20 ans.
Mais il y a des
remarques à faire sur les deux tranches extrêmes. En effet, si presque 60% des
femmes meurent après 40 ans, ce pourcentage tombe à moins de 40% pour les
hommes..
Il y a peu de
choses à dire sur les tranches
intermédiaires, les chiffres sont à peu près identiques, plus de 20% d’hommes
meurent entre 20 et 40 ans et autour de 10% . pour les femmes
Mais je voudrais
m’étendre davantage sur la mortalité infantile.
25% de garçons, 12% de
filles sont morts entre 1 jour et 5 ans. C’est une proportion considérable, et
l’on peut remarquer que la fille qui vit plus longtemps résiste mieux dans les
cinq premières années.
Cette forte mortalité
est illustrée par l’année 1775 qui connaît une véritable épidémie infantile de
fin février à début mai. Durant cette période, sur les trente décès
enregistrés, seulement quatre ont plus de 7 ans.
Sur les 26 enfants
décédés, on compte 11 filles et 15 garçons:
7 qui ont moins d’un an,
12 de 1 à 5 ans
7 de 6 à 7 ans
On peut considérer que
30% environ des enfants de la communauté n’atteignent pas leur dixième année.
A quoi peut-on attribuer cette importante
mortalité infantile ?
Essentiellement aux
épidémies, au manque d’hygiène, à l’alimentation déficiente et aux mauvaises
méthodes d’accouchement.
On peut enfin se
demander si parmi ces décès, beaucoup étaient des personnes étrangères à la
communauté de BASTELICA. Pour donner un chiffre brutal, disons que sur les 1102
sépultures relevées dans le registre paroissial 1772/1798, 23 concernent des
individus étrangers au village. Cette faible proportion confirme la notion de
fermeture de la communauté à l’encontre
des étrangers que l’on a décelé dans certains actes notariés.
A quoi est due la
« sous mortalité » constatée à BASTELICA durant cette période ?
Situation économique
stable, installation de paix génoise puis à l’implantation de l’administration
française.
Mais cette relative
stabilité de la mortalité est toujours bousculée par la périodicité des crises
qui domine le mouvement de la
population. Cependant, elle est compensée par une natalité constamment élevée.