La Vie économique | Vocation Pastorale | Les pâturages d’hiver
Théoriquement, ils sont
ouverts librement aux troupeaux de la communauté, et même à ceux des villages
environnants. Cependant, les difficultés que rencontrent de plus en plus les
éleveurs de BASTELICA à la plaine, vont se retrouver, à un degré bien moindre,
à la montagne où ils se heurtent aux prétentions des communautés voisines.
Juin 1777[1] : « Les députés
de la plaine de CELAVO démontrent que les bergers de BOCOGNANO, GHISONI,
VIVARIO et BASTELICA ont fait paître leurs bêtes pacifiquement et sans aucune
indemnité sur les montagnes appartenant en commun auxdites communautés,
auxquelles jusqu’à présent, n’ont pas été fixées les limites réelles, ni
reconnues les frontières respectives.
A présent les officiers
municipaux de GHISONI veulent obliger les bergers de BASTELICA à payer la
contribution du peuple de GHISONI, s’ils veulent faire paître leurs troupeaux
sur lesdites montagnes…..
Votre Excellence devra
ordonner auxdites communautés de ne pas innover autour desdits pâturages au
moins jusqu’à ce que soit délimitées les vraies limites et reconnues les
frontières de chaque communauté…..C’est de que demandent
les députés pour empêcher les inconvénients qui pourraient surgir de telles
prétentions, pour que vivent en paix et union lesdits peuples. »
Réponse de
l’Intendant : « En réponse à la requête présentée ci-dessus, nous
ordonnons que les communautés de BOCOGNANO, GHISONI, VIVARIO et BASTELICA
devront remettre à Mr. PONTE notre subdélégué d’AJACCIO, chacune pour ce qui la
regarde, les titres en vertu desquels elles prétendent «établir les limites
respectives desdits pâturages. Nous ordonnons en réserve, jusqu’à ce que
lesdites limites soient fixées par nous, en vertu des pouvoirs qui nous sont
accordés, que les terrains serviront de pâturages communs aux troupeaux
desdites communautés inséparablement.
Mais exception faite
pour les communautés qui justifient devant nous le droit qu’elles auraient
d’exiger des contributions, nous interdisons aux gardiens des territoires
desdites communautés d’empêcher que les troupeaux d’une d’entre elles puissent
paître sur lesdits terrains.
A cet effet, la
présente ordonnance sera publiée dans chacune desdites communautés et une copie
de la présente sera remise au Podestat et aux pères du commun pour que cette
ordonnance soit exécutée selon sa teneur. »
31 Août 1777 : « Il a été présenté à la communauté
de GHISONI la supplique destinée a votre excellence
par els délégués de BASTELICA, avec le décret
d’interdiction aux gardiens de GHISONI de capturer des bêtes de BASTELICA, en
vertu de la coutume reconduite d’avoir jusqu’à présent broutés abondamment les
pâturage de la montagne, jamais divisée….Le pâturage abondant entre les
communautés de l’île a été réglementé et il est interdit d’amener les troupeaux
sur le terrain d’autrui. Comme il résulte des conventions établies,ils
sont sujets au paiement suivant la quantité fixée. C’est pourquoi la communauté
de GHISONI devant payer 200 lires pour les terrains qui ne sont que des
montagnes dont les pâturages doivent être payés par les bergers du village,
afin de satisfaire au moins cette somme, puisqu’on permet la pâture aux étrangers,
ce doit être ceux de conditions sociales meilleures, et ainsi, les bergers
pauvres de GHISONI perdent l’herbe de leur propre terrain. »
De telles situations
entraînent parfois des excès.
Lors de la visite du
gouverneur Filipo Cataneo
de MARIANI à AJACCIO du 29 juin au 15 juillet 1709[2],
les procureurs de BASTELICA et particulièrement ceux de DOMINICACCI s’entendent
signifier l’interdiction de tuer des bêtes appartenant aux gens de
CUTTOLI-CORTICHIATO qui pacagent sur les terres actuellement en litige entre
les deux communautés.