La Vie économique |
L’Artisanat et le Commerce | L’Artisanat
BLANQUI[1]
note que « la CORSE est un pays essentiellement agricole, il n’y
existe aucune industrie importante et le commerce n’y peut vivre que de
l’échange de produits du sol contre les marchandises du dehors ».
On doit plutôt parler
d’un simple artisanat local. La CORSE
n’est pas dépourvue de ressources naturelles,
mais GENES s’occupe seulement d’agriculture parce que rémunératrice,
alors que l’économie est trop archaïque pour envisager de tirer partie des ressources du sous-sol.
L’artisanat rural
consiste dans la confection du gros drap corse dans le cadre familial, et dans
le travail du bois pour fabriquer des objets de la vie courante et des
instruments aratoires.
Problème du fer.
GENES concède le
monopole à ses citoyens et à des étrangers. Les seules ferrières se trouvant en
CORSE sont situées dans le nord-est.
Quels sont les rapports
entre cet embryon d’industrie et la communauté villageoise.
Le forgeron du village
vient s’approvisionner à ces ferrières, la communauté fournit le bois que les charbonniers transforment en charbon.
En échange, la livre de
fer est vendue avec une réduction (2 sous et 4 deniers, au lieu de 3 sous).
FUMAROLI[2]
reprend les chiffres du recensement de l’abbé ROSTINI qui parle pour BASTELICA
de 5 armuriers forgerons et d’un maçon.
L’abondance des eaux à
BASTELICA avec le cours du PRUNELLI permet l’exploitation de moulins. LE
TERRIER parle de 6 moulins à BASTELICA, dont 2 à fouloir. Comment se présente
un tel moulin[3] ?
Il se compose d’une
roue motrice horizontale, d’un diamètre d’un mètre vingt, mise en mouvement par
le tirant d’eau rapide, qui agit directement sur la meule courante.
C’est une petite
bâtisse en pierres cimentées de terre glaise, composée d’une ou deux petites
pièces. Les eaux nécessaires sont déviées par de petits barrages construits de grosses pierres, de terre, de
touffes d’herbes et installés au travers de ruisseaux d’assez fortes pentes.
Elles courent ensuite dans un fossé en terre de 100 à 400 mètres de long qui
aboutit à une conduite d’une hauteur de 3 à 5 mètres, d’un diamètre de 25cms.
Cette conduite est en
bois, à son extrémité inférieure se trouve une pièce faite de planches
assemblées qui sert à régler le débit du jet d’eau qui s’échappe pour aller
frapper la roue motrice. Celle-ci est traversée par un arbre qui trouve son
prolongement dans l’axe qui traverse la meule dormante et met en action la
meule active.
Les moulins relèvent de
l’agriculture. Ils travaillent les productions locales ou importées de grains
et de châtaignes.
BIGOT[4] précise
qu’il n’y a pas de moulin communal à BASTELICA. Tous les moulins appartiennent
à des propriétaires privés.
LE TERRIER note que « les
habitants sont industrieux. Ils exercent plusieurs arts mécaniques de première
nécessité, comme menuisier, serrurier, maréchal-ferrant. On y fabrique du drap à l’usage du pays et
quelques grosses toiles. »
Et pour la
plaine : « Pas d’habitants, pas d’industrie »
[1] M. BLANQUI : « Rapport sur l’état économique et moral de la CORSE en 1838 » PARIS 1843 Page 26
[2] Dominique FUMAROLI : « La pieve de BASTELICA, esquisse historico géographique ».
BASTIA BSSHNC n° 425/428 2ème trimestre 1921
[3] « Problème d’histoire de la CORSE » Actes du colloque d’AJACCIO 29/10/1969
[4] Maximilien BIGOT : « Paysan Corse en communauté : Berger, porcher des montagnes de BASTELICA, d’après les renseignements recueillis sur les lieux en 1869. » BASTIA 1971 page 59