La Vie économique | Vocation Pastorale | Les contrats
Les bastélicais qui possèdent quelques bêtes les laissent
divaguer sur les biens communaux. Mais ceux qui ont un cheptel plus important
le confie à des bergers pour la transhumance. Ils donnent leurs bêtes « a
socita ». C’est un contrat à cheptel qui
n’excède pas 6 ans.
Le preneur doit rendre des comptes chaque année et donner la moitié de tous les fruits
provenant du troupeau du bailleur. A
l’expiration du bail, le capital est restitué au bailleur, alors que le « frutto » est partagé entre les deux parties.
C’est un contrat répandu pour les brebis, les chèvres les juments et les
porcs. Les bêtes perdues sont
remplacées, ou payées 4 lires par tête par le berger, sauf en cas de
disparition à la suite d’un incendie ou d’une épidémie. Le berger doit même
assurer les diverses dépenses de transport des fromages produits, jusqu’au
domicile du propriétaire. Il assume également la responsabilité des dommages
causés par le bétail aux cultures.
TABLAU DES CONTRATS DE SOCITA (D’après les registres
des notaires de BASTELICA)
Date |
Propriétaire |
Berger |
Animaux |
Durée/Redevance |
20/08/1643 |
Dona Argenta |
Simone d’Anton |
Brebis Moutons Agneaux |
|
26/09/1643 |
Dona Argenta |
Gregolo de Bastiano |
67 brebis 16 moutons 34 agneaux |
2 ans ½ frutto |
07/11/1644 |
Andrea COSTA d’Alfero Geronimo |
Bartolo de Pasquale Domenico de Francesco |
150 brebis 100 chèvres 100 chèvres |
3 ans ½ frutto |
20/12/1644 |
Simone de Piretto |
Gio Antonio de Goglielmo |
16 brebis 2 moutons 2 agneaux |
1 an ½ frutto |
27/08/1645 |
Pietro de Simone |
Gregolo de Bastiano |
60 brebis 20 moutons 21 agneaux |
6 ans ½ frutto |
30/09/1645 |
Gio Simone de Simonetto |
Tomasino et Gio Pietro Frères et fils de Gio Matteo |
161 brebis 20 moutons 74 agneaux |
1 an ½ frutto |
22/04/1715 |
Agostino de Michele |
Gio Paolo de Geronimo |
8 brebis 14 chèvres |
4 ans ½ frutto En août prochain, Paolo rendra le bétail, sinon Agostino usera de son droit sur les châtaigniers que Gio Paolo possède. |
Les grands propriétaires louent également aux bergers
des terres de pâturage pour le pacage de leur bétail.
POMPONI[1]
indique qu’à BASTELICA, le «principali »
Matteo MARTINENGHI tire de ce procédé de gros revenus : 500 lires en 1640
[1] François
POMPONI :« La vie rurale de deux communes Corses :
SERRA-DI-SCAPANERE et SOTTA »
Publication des Annales de la Faculté des Lettres d’Aix
en Provence Série Tavaux et Mémoires