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Aspects de la vie sociale…|  Vie économique | Impôts

 

 

Introduction

J’ai hésité à inclure cette partie de mon étude. En effet, la rareté des documents pour le 17ème siècle empêche d’en avoir une appréciation complète. Voici cependant ce que l’on peut dire sur la question.

 

Période génoise

Les archives de la période génoise sont très incomplète en cette matière du moins pour BASTELICA. J’ai  pourtant trouvé deux actes [1] ayant trait aux tailles.

27 Mai 1675       Requête de  GIANNONE de GIOVANNONE pour être exempté de tailles comme descendant de GIOVANNONE de BASTELICA.

1er Juin 1671      Requête de gio PAOLO et gio FILIPPO de BASTELICA pour ne pas avoir à payer les tailles dont ils sont exemptés comme descendants du noble PAOLO TOMASO de la STAZZONA, exempté par décret du Sénat de GENES en date du 10 juillet 1589.

Ces deux documents n’expliquent rien, sinon que les bastélicais devaient être assez réticent à payer l’impôt génois, et que les nobles et leurs descendants en étaient exemptés.

 

Quel est donc le système fiscal de GENES en CORSE ?

Impôts directs : la Taille .

ROSSI [2]« son origine remonte à la première moitié du 11ème siècle, elle tire son nom de la pratique qui consistait pour le paysan ne sachant pas lire à marquer, par une entaille faite sur deux morceaux de bois s’ajustant l’un dans l’autre, le nombre de versements effectués. ». Son taux varie selon les régions. Chaque année en mai, les lieutenants de juridiction font publier les ordres de la taille dans toute la communauté le dimanche à la sortie de la messe. Tous les contribuables, hommes et femmes, devaient donner leur nom, prénom au Podestat qui était tenu d’adresser au Trésorier Syndic la liste des gens assujettis à la taille ou à la demi taille. Le recouvrement des tailles ordinaires est habituellement confié à des « Raccolteri » qui se rendent en août dans les pieve ressortant de leur juridiction, la plupart du temps accompagnés d’hommes en armes.

 

La taille se paye par feu, et non par tête. Les orphelins de père et les veuves ne paient qu’une demi taille.  Toute personne qui se prévaut d’une charge ou d’un emploi au service de GENES  en est exemptés, ainsi que les pères de 12 enfants, les indigents, et les enfants de condamnés à des peines infamantes ou bannis à perpétuité et dont les biens ont été confisqués. Cette exemption va déborder le cadre de la personnalité, pour devenir une forme de privilège dans le patrimoine de certaines familles. Au début du 16ème siècle, exemption généralisée pour les caporaux et gentilshommes corses et  leurs descendants.

 

Le « BOATICO » .

(du latin : « boatica »)

A l’origine payée par les seuls propriétaires de bœufs, cette taxe va toucher tous les propriétaires de bétail. Seuls le Podestat, caporaux et gentilshommes y échappent. Ceux qui ont un troupeau de bovidés sont tenus de donner annuellement un nombre de bêtes proportionnel à l’importance du troupeau. Les ovins et caprins n’étaient taxés qu’au-delà de 40 têtes. Les paysans qui ne possèdent que 2 bœufs de labour, quelques chèvres et brebis, un ou deux porcs, paient en céréales.

On a vu qu’au 18ème, le sens du mot boatico se dénature et devient la redevance à un cultivateur louant ses bœufs. Mais la redevance en céréale subsiste, c’est le « grano boatico ». Les propriétaires de bœufs doivent à la camara une certaine quantité de blé dont le prix est fixé chaque année. La quantité est répartie par communauté où le Podestat et les pères du commun  fixent ce que chaque feu doit apporter.

 

 

Les taxes indirectes et autres redevances.

 

La communauté est chargée de fournir une génisse au Gouverneur. Un propriétaire de bétail est désigné pour la fournir et la communauté toute entière participe au remboursement. C’est presque une redevance seigneuriale.

 

On peut y ajouter l’impôt sur l’entretien des terres et celui qui frappe la circulation des produits alimentaires.

En 1744 est créé un nouvel impôt de 2 scini [3]par feu (1 scino par demi-feu), pour indemniser le fisc de GENES des pertes que lui occasionne la suppression des ports d’armes.

 

 

 

Les impôts de PAOLI

 

Les ressources du gouvernement de PAOLI comprenaient un impôt direct établi en 1751, stabilisé en 1756 à 2 lires par feu et a ½ lire par ½ feu, affecté à l’entretien de l’armée. A partir de 1762, le clergé et les orphelins de guerre en sont exempts.

 

 

 

 

 



[1]  Série C               Fonds des ATTI FATTI IN VISITA C21 n° 33 et 192

[2] Henri ROSSI       « regards sur l’ancien droit fiscal de la Corse » BBSHNC 558ème fascicule page 23.

[3] Scini= 2/3 ded la livre génoise (12 sous de France)